"On se rend compte qu'il y a beaucoup de rêves qui nous ont été proposés dans le monde capitaliste et libéral, qui paraissent quand même de moins en moins atteignables et de plus en plus malsains."

Anton Balekdjian et Léo Couture présentent leur deuxième long-métrage "Laurent dans le vent" en avant-première au festival Entrevues de Belfort. Le film raconte l'histoire de Laurent, 29 ans, qui perd son ambition et se retrouve dans une station de ski déserte à l'intersaison. Là, il rencontre une série de personnages marginalisés : une vieille dame solitaire, une femme et son fils obsédé par les Vikings, un berger-chaman.
Le film est né de la rencontre entre un sentiment de stress généralisé face à l'avenir ressenti par leur génération et l'histoire vraie d'un homme resté deux ans dans une station de ski pour "se remettre sur pied". Les réalisateurs explorent des thèmes contemporains : la désillusion face aux promesses du capitalisme, la marginalisation de ceux qui refusent de se conformer, et la recherche d'authenticité dans les relations humaines plutôt que dans l'ambition professionnelle.
Le film, réalisé à trois avec Matteo Demaëla, se distingue par son regard empathique sur chaque personnage, même les plus secondaires. La musique décharnée et le sifflement créent une atmosphère particulière, évoquant subtilement le western tout en s'en écartant rapidement. Le film se termine symboliquement lorsque Laurent exprime enfin un désir clair : retourner auprès de ceux qu'il aime à la montagne, trouvant finalement un foyer de fortune.
Journaliste : Nicolas Bezard et Öykü Sofuoğlu
Réalisation & Photo : Olivier Legras