flux4 en direct du festival du film international de Belfort

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Ecouter l'émission du dimanche 29 novembre en compagnie de Catherine Bizern, déléguée et directrice artistique du festival et Alexander J Seiler, réalisateur



Alexander J Seiler, réalisateur,
photo (O.L)


Flashback EntreVues 2009

On le sait, le vide gagne tout bon festivalier à l'issue d'une édition qui s'achève. Alors, ce dernier tente de rassembler dans son esprit le plus grand nombre d'images, avant que celles-ci ne prennent le loisir de s'évaporer dans la nuit.

flash ! L'Escapade de Michel Soutter
flash ! Le public venu nombreux en salle (21000 entrées, record battu !) : des jeunes et moins jeunes curieux et enthousiastes, prêts à échanger des points de vue avec les réalisateurs.
flash ! Siamo Italiani d'Alexander J Seiler
flash ! Alexander J. Seiler nous livre son credo d'un cinéma documentaire qui a pour vocation de montrer, moins d'analyser.
flash ! Adolpho G. Arrietta, ses films, son extrême tendresse et sa disponibilité.
flash ! Caroline Loeb qui nous rappelle son rêve de cinéma.
flash ! Ces mômes qui photographient Sophie Letourneur et viennent à sa rencontre à la sortie du plateau.
flash ! Les déboires de Robert Mutt, le personnage incarné par Josh Peace dans You Might Live As Well de Simon Ennis.
flash ! La robe rouge de Catherine Bizern, la déléguée générale et directrice du festival.
flash ! L'accueil de toute l'équipe, à l'entrée du Cinéma des Quais, et dans chacune des salles.
flash ! Cette dame âgée qui affirme avec aigreur que Les 400 Coups, « ça a vraiment vieilli ! » et qui nous fait penser que son jugement lui aussi a un peu vieilli !
flash ! Les blancs entre chaque titre programmé par Barbara Carlotti et ses amis (et cette envie de leur donner deux ou trois conseils pour les enchaînements).
flash ! Pink Floyd, Os Mutantes, The Troggs, The Pretty Things, Question Mark & The Mysterians, Diana Ross & The Supremes !
flash ! Adolpho G. Arrietta en train de me regarder, en train de regarder Shalimar Preuss, en train de danser.
flash ! Le déhanché rock'n'roll de Bertrand Belin...
flash ! Les pieds nus de Louis Skorecki dans Skorecki déménage.
flash ! L'arrivée de Caroline Châtelet à la Poudrière.
flash ! Le rendez-vous manqué avec Franck Vialle, lors de la diffusion de Pétunia et Naphtaline.
flash ! Adriana (Olimpia Carlisi) dans Le Milieu du Monde d'Alain Tanner.
flash ! Une tâche de sang sur grand écran dans Les Deux Anglaises et le Continent de François Truffaut.
flash ! C'est beau le cinéma...
flash ! C'est parfois plus simple qu'il n'y paraît, le cinéma...
flash ! Les larmes d'Asia Argento dans Cindy, the Doll is Mine de Bertrand Bonnello.
flash ! L'apparition d'Emmanuelle Riva dans Hiroshima mon Amour, mixé avec l'image de Montgomery Clift dans Une Place au Soleil dans Gravity de Nicolas Provost.
flash ! The Doll Is Mine de Blonde Redhead dans Cindy, The Doll is Mine de Bertrand Bonnello.
flash ! Une petite merveille signée Dyana Gaye : Un Transport en commun, une comédie musicale tournée à Dakar.
flash ! Love Streams de John Cassavetes, l'un des plus beaux films de l'histoire du cinéma...

flash ! flash ! flash ! Certaines images sont inscrites, d'autres s'en sont allées. D'autres reviendront à l'occasion d'une nouvelle édition du Festival International du Film de Belfort. Vivement EntreVues 2010 !

Le palmarès d'EntreVues 2009 :

Grand Prix du long métrage de fiction : Police, adjectif (Politist, adjective)
de Corneliu Porumboiu (Roumanie)

Grand Prix du court métrage de fiction : Chanson d'amour et de bonne santé
de Joao Nicolau (Portugal)

Prix d'interprétation Janine Bazin :
Nicolas Pereda dans Perpetuum Mobile (Mexique-Canada)

Grand prix du long métrage documentaire : October Country de Michael Palmieri et Donal Mosher (États-Unis)

Grand prix du court métrage documentaire :
Destination Finale (Final Destination)
de Philip Widmann (Allemagne)

Prix du Film français :
La Vie au Ranch de Sophie Letourneur (France)

Prix du long métrage de fiction décerné par le public :
La Vie au Ranch de Sophie Letourneur (France)

Prix du court métrage de fiction décerné par le public :
Un Transport en commun
de Dyana Gaye (France-Sénégal)

Prix du documentaire décerné par le public :
Le plein pays
d'Antoine Boutet (France)

Prix One + One :
We don't care with music anyway de Cédric Dupire et Gaspard Kuentz (France)

Micro-ambiance par Philippe Schweyer lors de la soirée de clôture :
Aïcha Bellil (administration du festival), Laurent Vinauger (secrétaire général du Centre chorégraphique de Franche-Comté à Belfort), Michèle Demange (secrétaire générale du festival) et la jeune productrice de Cuchillo de Palo de Renate Costa (Prix RED).

Samedi 05 décembre (la journée) :

Programme des projections sélectionnées par l'équipe du flux :

12h15 : La Jetée de Chris Marker ;
14h00 : Les 400 Coups de François Truffaut ;
16h00 : Skorecki déménage ;
17h30 : Love Streams de John Cassavetes.

20h00 : soirée de clôture et lecture du palmarès.

Micro-ambiance par Philippe Schweyer avec :
Disorder de Xianshi shi guoqu de weilai.


Vendredi 04 décembre :
écouter l'émission du vendredi 04 décembre en compagnie de Dyana Gaye, réalisatrice de la comédie musicale Un Transport en commun.

Micro-ambiance du festival par Philippe Schweyer : interview spontanée avec le réalisateur suisse Francis Reusser à la sortie de la projection du film Le Grand Soir.


Mercredi 02 décembre :
écouter l'émission du mercredi 02 décembre en compagnie d'Amélie Dubois et Jérôme Momcilovic, programmateurs du festival, de Simon Ennis, auteur de You Might As Well Live, et Sophie Letourneur, réalisatrice de La vie au ranch.

You Might As Well Live, film du Canadien Simon Ennis, présenté en Compétition Officielle, raconte les déboires de Robert Mutt à sa sortie d'hôpital psychiatrique. Accusé à tort d'être un pervert et rejeté de tous, il se débat contre les éléments et tente de se construire une vie. Bien sûr, le comique est au rendez-vous et en même temps, à situer la folie et la méchanceté des gens, on finit par se poser des questions sur la condition humaine. Simon Ennis et son acteur Josh Peace, par ailleurs co-auteur du film, arrivent à rendre les situations crédibles autour d'un personnage auquel on s'attache rapidement. Nul doute que ce film se positionne comme l'une des vraies réussites du moment.

La vie au ranch, le long métrage de Sophie Letourneur, s'intéresse à un groupe de jeunes filles, parmi lesquelles Pam, 20 ans. Les soirées très arrosées, les garçons, les petits soucis quotidiens, le film nous restitue leur environnement immédiat avec une certaine vérité. Le parti pris initial de cette jeune réalisatrice est de créer un magma sonore – un flot de paroles presque ininterrompu – dans lequel le spectateur a du mal à faire les distinctions entre personnages principaux et secondaires, mais dont se détachent progressivement de vraies figures avec des personnalités très marquées. Celles-ci évoluent dans des situations qui finissent par se clarifier. Une manière singulière de marquer l'un des moments essentiels de la vie, le passage à l'âge adulte. L'émancipation ne se fait pas sans heurts. À l'issue de la projection, il reste ce sentiment rare, mais universel, qu'on associe à une forme d'étrange langueur et qui renvoie au vécu de chacun.

Et puis, une petite merveille ! Quand on nous annonce avec Un Transport en commun de Dyana Gaye du “Jacques Demy à Dakar”, on ne s'attend à rien de véritable, et pourtant dès les premières images ce moyen métrage nous emporte. Des chorégraphies bien pensées, des chansons superbement écrites, les personnages enjoués, tout est réuni pour nous entraîner là où seul le cinéma sait le faire : une émotion perçue comme une tendre volupté. L'un des beaux sourires de cette édition 2009 du Festival International du film de Belfort.

Une autre projection est prévue le vendredi 4 décembre, à 20h30, ne la manquez pas.

Nous espérons pouvoir nous entretenir avec la réalisatrice, Dyana Gaye en plateau dès 19h30, avant la projection.

Au cœur du festival :

Micro-ambiance du festival par Philippe Schweyer et Valérie Perrin, la directrice de l'Espace Gantner à Bourogne et programmatrice cinéma pour le festival C'est dans la Vallée, à Sainte-Marie-aux-Mines : échange avec Catherine Bizern à propos de We Don't Care About Music Anyway de Cédric Dupire et Gaspard Kuentz.

Mardi 01 décembre :
écouter l'émission du mardi 01 décembre en compagnie d'Adolpho G. Arrietta, réalisateur et Caroline Loeb, actrice et chanteuse

Rétrospective Adolpho G. Arrietta à EntreVues, avec la présence du réalisateur sur le plateau, en compagnie de Caroline Loeb, son actrice dans Flammes, le mardi 1er décembre. On évoque ensemble son travail, qui plutôt que de le confronter au réel comme bien des cinéastes de sa génération le conduit à une approche onirique. Avec des réalisations qui poussent à une forme de rêverie éveillée, il s’inspire autant du cinéma de Jean Cocteau que de celui Luis Buñuel des débuts, tout en payant son tribut au cinéma muet de Friedrich Wilhelm Murnau.

Dans Flammes, au début du film, le père dit à sa fille qui vient de faire un cauchemar : « Tu as rêvé et un morceau de ton rêve s’est collé à la vitre. »

J’interroge Adolpho : « Finalement, pour vous, le cinéma n’est-ce pas cela, un morceau de rêve qui se colle sur la pellicule ? » Il me répond que c’est effectivement « une belle image ».

Durant l’entretien, il est hilare, tel un gamin qui fait de mauvaises blagues en douce. Il laisse souvent Caroline répondre à sa place. Il n’en reste pas moins désarmant de sincérité, dès qu’il est question de ses films. Il insiste sur la différence qu’il voit entre Pointilly et Flammes, deux films qui évoquent la relation père / fille : dans le second, la fille va au bout de son fantasme.

À l’issue de la projection du soir, un spectateur presque indélicat lui demande :

« Dans ces films, vous êtes le père ? »
«
Ah non !, répond-il presque avec gravité. Moi, je suis la fille ! »

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Mardi 1er décembre, 15h : vie et mort des personnages, une table ronde avec les réalisateurs et réalisatrices présents au festival.
Écouter l'intégralité de la table ronde.

Lundi 30 novembre :
écouter l'émission du lundi 30 novembre en compagnie de Lionel Baier, réalisateur du film Un autre homme et Philippe Schweyer, directeur de publication du magazine Novo.


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Un cinéma qui aime mieux vite que pas du tout !

Le Festival International du Film de Belfort célèbre le cinéma suisse avec la rétrospective “je me souviens du cinéma suisse”.

Samedi 28 novembre, 18h : projection d'L'Escapade de Michel Soutter, premier coup de cœur de la rédaction...

Anne : Viens…
Paul : Tu veux vraiment même si c’est vite ?
Anne : J’aime mieux vite que pas du tout. Pas toi ?
Paul : Tu en a toujours envie quand je m’en vais.
Anne : Tu t’en vas si rarement.

Ce dialogue qui introduit le film en dit long sur le cinéma suisse :

un cinéma qui prend le temps, mais qui sait aller vite quand il a envie ;
un cinéma qui s’en va parfois, mais qui continue de nous revenir.

*

Quelques instants avant la projection d’L'Escapade, une intervention spontanée de Joëlle Van Effenterre, la monteuse du film. Pour l’anecdote, elle n’a jamais revu le film depuis qu’il a été monté.

« Je suis très émue, parce que Michel est l’un des grands amours de ma vie. J’ai découvert avec lui, la profondeur et la dimension poétique de l’humanité. J’ai commencé à travailler avec lui, sur les Arpenteurs, alors que je sortais de l’école de cinéma. La première phrase du film « L’automne, dommage ! » continue de me hanter.

Pour
Escapades, j’ai le souvenir d’une espèce de musique qui n’appartient qu’à Michel de l’ordre du quatuor. Il y a chez lui une difficulté d’écriture, mais avec une apparente simplicité : il n’y a pas d’orchestre, ça n’est pas symphonique, c’est vraiment de l’ordre de la sonate. C’est aussi un cinéma qui est assez drôle. Il faut s’y abandonner. Michel avait un humour très spécial, parfois sombre. J’ai aussi le souvenir d’une certaine paresse, mollesse, abandon – aussi, parce que dans le mot abandon, il y a don. Dans cette petite musique, je ne sais pas si vous y entrerez, ou pas. »

Dès les premières mesures, nous y sommes entrés.

On y a redécouvert Marie Dubois, belle et chaleureuse, comme on l’avait tant aimée dans Tirez sur le pianiste. Désirable comme rarement actrice l’a été.

Et puis, Philippe Clévenot, sublime et misérable, Antoinette Moyat, Jean-Louis Trintignant dans l’un de ces rôles dont il a seul le secret.

On s’est laissé bercer par le faux rythme, un drôle de tempo entre langueur et « glissade », comme le formulait très justement Catherine Bizern, avec ce sentiment que les choses se dérobent pour mieux se reconstruire l’instant d’après, dans un monde qui continuellement nous échappe. Un sentiment, qui plutôt que de nous morfondre, nous engage du côté du désir de la vie. Un sentiment qui est implicitement formulé, à la fin du film. Après une dispute, Paul s’allonge sur le lit. Anne le rejoint.

Anne : « Tu fais le mort ?
Paul : « Je fais ce que je peux. »


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