Parmi les révélations de l'année, l'un des cœurs de flux4 : Anna Calvi. En grande fan d'Édith Piaf, cette très belle artiste aime la France qui le lui rend bien. Lors de son passage à La Laiterie, le public lui a témoigné une ferveur enthousiaste. Nous étions présents, nous pouvons en témoigner, entretien à l'appui... |
Anna Calvi se fait attendre. Il est 18 heures et toujours aucun signe du tour bus tombé en panne entre Clermont-Ferrand et Strasbourg. Déjà, quelques fans font le pied de grue. Aussi, quand un petit bus couleur aubergine s’avance vers La Laiterie le soulagement est général.
Anna Calvi, petite et frêle, sort, capuche sur la tête, et s’avance vers les loges d’un air timide. Tout juste le temps de souligner ses yeux de noir et la voilà disponible et fraîche pour une belle interview. Le regard souvent baissé, la voix presque imperceptible, elle répond aux questions assez succinctement mais tape juste. Le contraste entre la femme discrète et la chanteuse tigresse, maîtresse de sa guitare, est frappant.
Elle qui compare la scène à un instant de sacrifice avoue : « C'est une expérience magnifique que de pouvoir s'exprimer de cette façon, j'aime provoquer des sentiments chez le spectateur. Je chante pour moi et pour le public, je suis consciente de sa présence et j'essaye maintenant de le regarder. »
Animale, sa voix l’est sans aucun doute. Sans vouloir domestiquer son côté sauvage, elle préfère l'offrir à sa musique. Elle explique : « J'essaye de faire sortir de moi cet animal. Pour être chanteur, je crois qu'il faut être capable de se laisser aller, d'être libre. » Habillée de rouge et juchée sur de hauts escarpins, elle laisse sur les planches parler son côté femme fatale : « C'est une façon de refléter ma musique, de refléter le caractère direct de celle-ci. »
Début du concert : ses cheveux toujours tirés, son regard direct et charmeur, elle agrippe sa guitare et la fait vibrer. Son public, lui, est saisi. Marqué par sa puissance, il se laisse prendre aux tripes par une jeune femme inoubliable et renversante.
Propos recueillis le 22 septembre à La Laiterie par Cecile Becker et Emmanuel Abela
Album : Anna Calvi, Domino