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L’immense culture de certains jeunes groupes anglais les conduit à explorer des territoires musicaux encore vierges. Hot Club de Paris propose sur scène de courtes compositions pleines de maturité et d’humour. à l’image des trois membres qui composent le groupe. les deux frères Smith. Matthew. le guitariste. et Alasdair. le batteur. et Paul Rafferty. le bassiste. Echange très libre entre deux trios. Hot Club de Paris et les envoyés spéciaux de la flux4 team |
En anglais. comment prononcez-vous le nom de votre groupe ? Matthew : On le prononce de deux manières différentes. C’est amusant. mais en France. on le prononce avec l’accent anglais. alors que partout ailleurs on le prononce avec l’accent français. Le nom du groupe vous a-t-il été inspiré par Django Reinhardt ? Matthew : Oui au début c’était le Hot Club de France. Avec Stéphane Grappelli… Matthew : Oui avec Stéphane Grappelli. mais il y a des tas de compilations qui sortent sous le titre « Hot Club de Paris ». alors que ça n’a jamais été le vrai nom. le vrai nom du quintet c’est « Hot Club de France » ou « Hot Club du Français ». alors oui. on l’a volé ! Paul : Il est vrai qu’on aime bien Django Reinhardt et Stéphane Grappelli. Hier soir quand on a joué il y avait dans le public des gens âgés. et on savait qu’ils étaient venus voir un jazzband et nous on était là. « Désolé les gars ! ». et on a fait notre truc. notre petit rock progressif. Mais c’était un super concert. les gens les plus âgés avaient 65 ans. il y avait des ados de 13 ans. c’est la première fois qu’on avait un éventail d’âge aussi large dans le public. il y avait même quatre petits gamins qui étaient super. Vous vivez et vous jouez à Liverpool. Le poids de l’histoire musicale de Liverpool n’est-il pas trop lourd à porter pour un jeune groupe ? Matthew : Non. on n’y pense pas. Ça ne veut pas dire grand-chose pour nous. Au début quand tu joues de la batterie ou de la guitare dans ta chambre avec les copains. tu ne te dis pas « Oh merde. Revolver a déjà été fait. on ferait mieux d’arrêter tout de suite ! » Non. tout ça n’est jamais rentré en ligne de compte pour nous. Oui mais tout de même. Paul est le bassiste d’un groupe de Liverpool… Al : Dis Paul. il faut vraiment que tu changes de prénom ! Pouvez-vous nous dire comment la ville de Liverpool vous a inspirés ? Al : Elle nous a inspirés. mais nous n’y sommes pas retournés depuis si longtemps. Nous adorons cette ville. même si on a presque oublié à quoi elle ressemble maintenant. Matthew : Oui. nous avons passé tellement de temps en tournée dernièrement que ça devient difficile d’écrire sur Liverpool. Nous n’avons pas vu les groupes du coin depuis si longtemps. ni nos amis. et nous n’avons plus l’occasion de traîner avec des gens de là-bas. Pour dire la vérité. Liverpool a d’une certaine manière cessé de nous inspirer. Vous avez crée le « Hot Club de Paris » il y a 2 ans. sorti votre premier album l’année dernière. certains pensent que vous êtes l’un des meilleurs groupes d’Angleterre. Matthew : Comme qui par exemple ? La presse spécialisée. le NME notamment… Matthew : Oh. les critiques disent beaucoup de choses. même s’ils ne vous aiment pas. Ils disent du bien de vous pendant une semaine. et vous descendent la semaine suivante. Oui. nous savons tout cela. mais tout de même. les choses semblent aller assez vite pour vous. ça ne vous fait pas peur ? Matthew : Tout ne va pas si vite que ça. tu sais. Paul : On joue dans des groupes depuis qu’on est gosses et ça fait bien plus de 2 ans qu’on joue ensemble en fait. On a signé chez Moshi Moshi et ça nous a pris a peu près un an pour enregistrer l’album. Matthew : Ca n’est pas si rapide. et on joue ensemble depuis 2004. on fait ça sérieusement depuis 3 ans en fait. avant on ne le faisait que pour le fun. Parlons un peu de Moshi Moshi. c’est l’un des labels les plus créatifs du moment … Al : Oui c’est un bon label. ils font leur métier pour les bonnes raisons. ils sont vraiment intéressés par la musique pop. Y-a-t-il une connexion entre les groupes signés par Moshi Moshi ? Je pense à Hot Chip par exemple. Vous mentionnez aussi un autre groupe dans un interview. un nouveau groupe que je ne connaissais pas et que j’ai écouté sur internet. Danana.. Matthew : Dananananaykroyd. oui ! (rires) Comment prononcez-vous cela ? Matthew : Da-na-na-na-naykroyd. tu connais. comme Dan Aykroyd. l’acteur de Ghost Busters et de Dragnet ! Il semble que chez Moshi Moshi. ils respectent la liberté de artistique de leurs groupes. Matthew : Oui. c’est vrai. ils sont super pour ça. mais encore une fois nous n’avons jamais été dans la situation où l’on nous a empêché de faire quoi que ce soit. On ne pourrait jamais signer chez des gens qui nous diraient « ce serait bien que vous changiez le titre de votre chanson ». ou « on n’aime pas vraiment vos paroles… » Non. ça ne marcherait pas avec nous. Paul : En fait c’est nous qui disons à notre manager ce qu’il faut faire. et il le fait. On lui dit aussi avec qui il faut signer et il le fait. Ils sont géniaux chez Moshi Moshi. vraiment. Ils nous mangent dans la main. Moshi Moshi est à nous maintenant ! On leur a fait signer Dananananaykroyd tu sais. et aussi Mates of State. On a libéré tout ça. ça n’est plus la République Populaire de Moshi Moshi. Je vais vous citer quelques noms de groupes. vous réagissez spontanément. ou pas ! On commence par XTC Al : Super groupe. On adore… Les quatre premiers albums sont géniaux. Deuxieme groupe. Talking Heads Al : Pareil. génial… Violent Femmes Paul : À Liverpool tout le monde danse sur les Violent Femmes. mais je n’aime pas tellement. si ce n’est le premier album. Bon. j’admets que leur basse est vraiment phénoménale. Un dernier groupe. King Crimson ? Al : King Crimson ? (rires) C’est presque une blague. en fait. Matthew : Mais King Crimson. c’est vraiment super… En fait. je les entends dans votre musique… Matthew : Vraiment ? C’est super ! On a le sentiment que vous proposez une version raccourcie de leurs compositions. Al : En fait. on est fans de rock progressif. on aime beaucoup des groupes comme Yes par exemple. Paul : Oui. on propose quelque chose qui s’apparente à du prog-punk… Vos pochettes de CD sont des œuvres d’art. elles sont très belles. Quelle est l’influence des arts plastiques sur votre travail ? Al : En fait. c’est Paul qui dessine tout ça. Paul : Oui. c’est moi qui réalise les visuels. J’ai un diplôme d’arts plastiques. Tu sais quand tu es gosse et que tu achètes un disque. tu veux qu’il soit beau. Les belles pochettes d’albums sont une tradition. tu veux toujours que la pochette de ton album soit aussi belle que les pochettes de tes albums préférés. Dans le futur. avec qui rêveriez-vous de travailler ? Al : Comme artiste tu veux dire ? On aimerait vraiment bien travailler avec Jamie T. c’est vraiment un phénomène en Angleterre. Il est de Wimbledon. vous allez bientôt en entendre parler ici. tu connais. il chante If You Got The Money. Matthew : Et les Arctic Monkeys aussi. On les aime vraiment. Ils viennent de collaborer avec Dizzee Rascal… On aimerait bien aussi rencontrer Mike Watt. des Minute Men et Firehose. Je lui envoie des courriers de fan. mais il m’ignore superbement. c’est totalement déprimant. Dernière question. une faveur. pouvez-vous prononcer le titre de cette chanson pour nous ? Paul : Sometimesitsbetternottostickbitsofeachotherineachotherforeachother Matthew : Mets pas ça sur ton iPod. il va exploser. Oui. c’est un titre qui fait littéralement péter les iPods… Propos recueillis à La Laiterie par Miss Alpha. Emmanuel Abela et Sébastien Ruffet le 31 mars 2007 / Photos : Sébastien Ruffet |