Les Soprano — Saison 6, L’Épilogue

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Dès le premier instant du premier épisode des Soprano, nous étions fixés ! La violence y sert le chaos, de manière inéluctable. Anthony Soprano a beau interroger sa psy, il peut chercher à lutter contre ses démons intérieurs, mais il ne peut aller contre sa propre destinée. Les parcours tortueux de son père, de son oncle et même de son fils le renseignent sur l’impossibilité de vivre qui le tourmente. Dans cette deuxième partie de la 6ème saison, qui correspond au dénouement du récit, les turpitudes du milieu, les soucis rencontrés à cause de l’intransigeance de l’ennemi Phil Leotardo n’y changeront rien. Ils ne feront que confirmer une trajectoire toute tracée. Alors qu’Anthony entrevoit la lumière du côté de las Vegas, c’est bien l’écran noir qui le guette. Et même s’il affirme qu’il est un « good guy » — ce dont personne ne doute, tant le personnage nous apparaît sympathique, malgré la violence dont il peut faire preuve —, la situation ne tarde pas à lui échapper une nouvelle fois. Depuis le début de la série, ce qui paraît surprenant, c’est qu’on désigne clairement l’abîme, mais qu’on feint de nous faire croire qu’on peut y échapper par la seule force de la volonté. En cela, la série touche à la métaphysique, elle interroge la question de l’homme dans sa relation à ce qui le dépasse. Elle le positionne, tel un pantin désarticulé, par rapport au bien et au mal, mais ne lui donne guère la possibilité d’agir sur les éléments. Le constat amer qu’elle dresse sur une humanité qui ne cesse de se dérober à elle-même, nous remet les idées en place. En cela, elle en serait presque nécessaire. (E.A.)
De David Chase, DVD Warner Bros

 

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