Un conte d’été polonais, un film d’Andrzej Jakimowski

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D’une fraîcheur incroyable, ce joli conte plonge le téléspectateur dans le monde d’un petit garçon universel dont les astuces et le petit air canaille sentent bon l’insouciance de l’enfance. Stefek, du haut de ses dix ans, aime regarder passer les trains et se prendre pour un grand. Deux soldats de plombs logent dans ses poches, gardiens d’une ingéniosité dont la sœur aînée fait parfois les frais. La vie n’est pas sans soucis dans son petit village de Pologne, mais on les oublie vite car en forçant le destin ou son copain la chance, tout devient possible. Les acteurs sont remarquables de naturel et les paysages doux comme le printemps (en été). Ajoutez à cette recette une musique bienveillante, rythmée et parfois presque cocasse et sous vos yeux prend vie une histoire merveilleusement ficelée, teintée de rêve. Ce film tourné vers l’Est n’est donc pas réservé à un public polonais, slaves et autres buveurs de vodka. Loin des clichés, il montre un autre visage de la Pologne, ou du moins une facette que l’on ne s’attend pas forcement à découvrir, belle, imparfaite et authentique. Soyez assurés de l’effet de ce film sur votre humeur. Bravo à Andrzej Jakimowski, réalisateur qui a réussi haut la main son tour de passe-passe (traduction littéraire du titre polonais). Il démontre que la vie en Pologne, comme ailleurs, peut toujours être simple et douce, pourvu qu’on y croit. (G.M.)
Un conte d'été polonais, avec Damian Ul, Ewelina Walendziak, Rafal Guzniczak, Tomasz Sapryk, Iwona Fornalczyk — un film KMBO

 

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Rencontre publique au cinéma Star à Strasbourg avec Andrzej Jakimowski, réalisateur du Conte d'été polonais :

Le réalisateur, bienveillant et tout en simplicité a tenté de répondre aux questions parfois alhambiquées de téléspectateurs enchantés. Personnellement, j’ai résisté à l’envie de lui demander tout simplement le nom de la ville choisie pour le tournage, j’aurais été tentée de réserver un billet sur un coup de tête pour ce petit coin de gentille tranquillité. J’ai donc écouté : que pensez vous de la musique ? N’y a-t-il pas un clin d’œil à telle référence du cinéma italien ? Pourquoi ce film ? Selon moi, chez Jakinowski le cinéma est tout simplement naturel : réfléchi et bien pensé, mais pas à décortiquer, juste à regarder et à apprécier. Quelques propos :

« Toutes les affiches sont imprimées, la programmation est planifiée : l’imminence de l’avant-première est déjà sur toutes les lèvres. L’équipe du film est sur le qui-vive et attend avec impatience la projection du fruit de son travail… Le staff oublie le reste du monde et toute considération, notamment politique... Vexée, l’assemblée nationale polonaise décide de se dissoudre, histoire de voler la vedette au septième art, non mais… Pourquoi chercher : la date idéale pour ressouder tout ce petit monde est toute trouvée, il suffit de squatter le créneau de la dite avant-première… heureusement, le peuple a toujours besoin d’oublier vite les candidats qu’il vient d’élire et pour cela rien de mieux qu’un bon film… la présentation du conte n’a donc pas souffert du désordre politique environnant. Heureusement ! »

« Pour le rôle du SDF, j’ai tenu à faire venir de Varsovie un acteur que j’aime beaucoup… par contre pour les personnages principaux, j’ai préféré recruter dans la rue des perles d’acteurs inconnus… (adaptation libre de ce qui a été traduit lors de l’avant première, ndlr) »

 

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