Yeasayer, Odd Blood

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Décidément, la scène de Brooklyn nous livre aujourd’hui ses plus beaux fleurons. Nous attendions avec une certaine impatience le second album de Yeasayer, un quartet dont on avait pu apprécier en 2008, aussi bien sur scène que sur disque, l’étonnant esprit d’aventure. Dès la première écoute, Odd Blood confirme tout le bien qu’on pensait de la formation : tout en empruntant des voies plus pop, ce disque surprend par cette maîtrise d’une forme particulière de déstructuration, groovy et sexy, qui joue sur les accumulations vocales et rythmiques. On retrouve ici tout ce qui a fait l’essence de l’avant-garde des années 70, celle de Brian Eno notamment, avec cette recherche d’un son qui puise sa source dans l’électronique et les musiques du monde, tout en s’inscrivant dans la lignée des grands compositeurs contemporains américains, John Cage, Steve Reich et bien d'autres. Quoi qu’il en soit, ils viennent de placer la barre très haut, écartant en toute humilité toutes les tentatives psychédéliques récentes de la weird american scene. Leurs amis de MGMT, dont l’album Congratulations sort le 12 avril, doivent relever le challenge. La compétition – dans ce cas-là, on parlera d’émulation réciproque ! – est engagée. (E.A.)

Yeasayer, Odd Blood – Mute

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© Olivier Legras, Les Eurockéennes 2008.