Drôles de gaillards que les membres de NuBlues. A leur look, on les croirait tout droit sortis des quartiers chauds de Chicago, prêts à distiller un flow rageur et contestataire. Mais quand on insère la galette, on se rappelle alors que dans NuBlues, il y a « Blues ». Le premier riff de guitare est redoutable et plonge tout de suite dans une ambiance étonnante, électrique à souhait et portée par une production plus « urbaine ». Le préfixe Nu caractérise depuis quelques années le principe de fusion musicale. Et le NuBlues du NuBlues, c’est pour l’instant le seul sur le créneau. Force est de constater que le mélange est efficace. Il séduira en tout cas les amateurs de blues à la recherche d’un nouveau son, d’un autre regard sur un genre qui avait bien besoin d’être dépoussiéré. Les NuBlues ont par ailleurs réussi à livrer un album plus abouti que le précédent, plus mature et plus sûr de sa force. Le son de la guitare rappellera Stevie Ray Vaughan par ci, les Allman Brothers par là (dans la teinte blues sudiste), le chant lorgne du côté de Bjorn Berge et on se délectera du clin d’œil appuyé à John Lee Hooker dans Howlin’ at Midnight. Avec des références pareil… La puissance dégagée sur les premiers titres perd un peu de sa superbe sur Been Around et Fools God, mais NuBlues se reprend pour finir en beauté ce Snow on the Tracks qui mérite qu’on s’y attarde durablement. Un album qui s’adresse quand même davantage aux amateurs de blues qu’aux fans de hip-hop, même s’il prouve que la passerelle entre les deux mondes est tout à fait possible. Possible et réussie. (S.R.) NuBlues, Snow on The Tracks / Dixiefrog |
NuBlues, Snow on the Tracks
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