De retour de l'armée russe où il officiait comme sous-marinier, le
tendre Asa retrouve l'affection de sa soeur et son beau-frère qui
l'accueillent dans la yourte familiale. Le berger poète de retour dans
la steppe kazakhe se voit promettre un troupeau s'il prend épouse. Or
il n'est qu'une jeune fille à 500 km à la ronde, la belle Tulpan (la
Tulipe), et Tulpan, elle, rêve d'aller au collège et invoque le
pretexte que son prétendant a de trop grandes oreilles... Après une
première scène kusturicienne où la famille de l'amoureux palabre avec
les parents d'une Tulpan incrédule et cachée derrière une épaisse
tenture, le film bascule dans une dimension poétique absolue. La
steppe, à la fois espace physique, métaphorique, abstrait, y occupe le
premier plan et c'est sa beauté âpre qui est la véritable star du film.
La mystérieuse Tulpan y fait office de mirage, on n'en verra pas plus
qu'un petit bout d'oeil ou de tresse brune, et l'on ne saura d'elle que
ses ambitions de quitter la vie nomade pour étudier. Une vie nomade
sublimée par le réalisateur, dans toute sa rudesse : conditions
climatiques extrêmes, nourriture rare, mais aussi toute sa tendresse :
les scènes familiales dans la yourte sont d'une douceur extrême, et
plongent le spectateur dans l'harmonie de la petite famille nomade,
quelque part dans le désert entre Orient et Occident. |
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Tulpan, de Sergey Dvortsevoy
- Catégorie : Cinéma