S’il fallait caractériser ce très bel album en un seul mot, on choisirait très probablement « émotion ». De la finesse, de l’humour et puis un drame familial, un beau-père à accompagner dans ses derniers jours. La situation redoutée par chacun d’entre nous est ici abordée avec pudeur, douceur et délicatesse. Michel Rabagliati nous entraîne dans ce moment douloureux avec son style graphique particulier, entre précision et fausse naïveté. S’il reconnaît volontiers avoir mis du temps à se mettre à la bande dessinée (voir l’interview sur notre site), le Québécois n’en demeure pas moins un solide auteur, à la fois scénariste et dessinateur, qui puise dans sa propre histoire les éléments qui composeront sa fiction. Forcément, Paul n’en est que plus humain, plus proche de nous, du lecteur et reste durablement ancré (et encré) dans notre mémoire, longtemps après tourné la dernière page. Vous l’aurez compris, ce prix du public reçu au festival de la BD d’Angoulême 2010 est tout sauf usurpé. (S.R.) Paul à Québec, aux éditions de La Pastèque
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