C’est peut-être la petite pépite de ce début d’année 2010. Graphiquement, Bonhomme bluffe son monde avec un trait délicat et sensible, et son association avec De Bonneval fonctionne à merveille. L’histoire, c’est celle de Guillaume, un jeune homme de bonne famille coincé entre plusieurs sentiments. D’un côté, son père disparu, que tout le monde croit mort, sauf sa sœur, Hélis. Cette dernière va d’ailleurs se volatiliser pour partir à sa recherche. De l’autre, une mère qui se croit veuve et qui va accepter un mariage d’intérêt avec Brifaut, le prélat local. Un homme qui n’inspire guère la confiance des deux enfants. Dans cet univers moyenâgeux et vaguement magique, Guillaume prend son baluchon et suit sa bonne étoile pour retrouver son père. Il croisera l’intriguant chevalier de Brabançon qui l’épaulera dans sa quête. Dans ce périple à travers des terres inconnues, hostiles, ponctué de rencontres dangereuses et caricaturales, le scénario se déroule avec un classicisme confondant dans l’univers de la Fantasy, mais avec une touche de nostalgie, d’émotion qui manque généralement dans ce genre de propos. On en ressort un sourire triste aux lèvres, porté par le sentiment d’avoir vécu un petit instant de bonheur, une parenthèse enchantée dans un monde pourtant bien terne. (S.R.) |