Après Notes pour une histoire de guerre, l'érudit rock Gipi relate sa jeunesse sans retenue, d'un trait libre, rapide et vacillant. Dans Ma Vie mal dessinée, il révèle une sincérité vive et l'éclosion d'une sensibilité à fleur de peau. Les mots s'agglutinent en pagaille autour de cases sans limites comme si les peurs, les souffrances, les maladies, les inhibitions et les conneries de l'adolescence trouvaient là un exécutoire devenu vital. Ponctués par le songe coloré de pirates imaginaires, les souvenirs noirs et blancs de l'auteur nous ramènent à l'admiration complexe (et réciproque) qu'il portait à Alberto, garçon pauvre et plus fortiche que lui. La subtile restitution de ces moments de pudeur empêche toute tentative de prendre le titre de ce livre au premier degré. (O.B.)
Une chronique publiée dans Zut #1
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