Le Journal, de Serge Clerc

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Et si on lui devait tout ? Notre amour de la musique, de Blondie, des Stranglers et des Clash ? Notre amour des arts plastiques, le cubisme, le Bauhaus et les arts graphiques ? De nos premières lectures de Rock’n’Folk, il reste visuellement quelque chose, une histoire du rock traversée par des figures de légende, aux formes anguleuses et pleines d’une charge fantasmatique nouvelle, une histoire dont nous n’allions pas tarder à explorer les moindres contours. Tout cela, nous le devons en grande partie à Serge Clerc, un héros qu’on croyait disparu, mais qui nous revient, après vingt ans d’absence, avec la même force évocatrice. Malheureusement, nous n’avons connu que les derniers instants que les dernières années de Métal Hurlant, avant la disparition du périodique en 1987. Mais c’est justement cette histoire-là que nous retrace en 230 pages l’auteur qui y a fait ses débuts à l’âge de 17 ans. On y retrouve tous les personnages clés, Jean-Pierre Dionnet, le fondateur, Philippe Manœuvre, en Phil magnifié, mais aussi Moebius, et le regretté Yves Chaland, l’ami auquel Serge Clerc rend indirectement hommage. À la lecture de ce récit haletant et ultra-référencé, monté au scalpel, on prend conscience de la véritable importance d’un support qui nous a ouvert la porte d’affections tenaces, la science-fiction de qualité, le punk et le sexe. (E.A.)
De Serge Clerc, Denoël Graphic