Après des années d’attente, le premier album du discret SebastiAn est sorti le 30 mai sur le fameux label Ed Banger Records. Alors, réussite ou déception ? Est-ce que cet artiste très controversé et de plus en plus populaire a réussi à surprendre ? SebastiAn by Sebastien...

Tout d’abord, il ne faut pas oublier que SebastiAn a toujours été le vilain petit canard de l’écurie de Pedro Winter : n’acceptant aucune interview, ce personnage qui se complaît dans une posture d'apparence malsaine cultive au fil des années une image très sombre, en parfaite accord avec sa musique. Celle-ci qui d’ailleurs est devenue le fer de lance des mouvances bangers évoluant au milieu des années 2000. Ses remixes des Kills, des Who ou encore celui pour Kavinsky sont devenus de véritables hymnes pour toute une génération de kids.

Total nous fait découvrir ou redécouvrir 22 productions originales et bruyantes, toutes composées par ce clopeur compulsif depuis 2004. Sur une période relativement longue pour la composition d’un album, 7 ans, il est logique de voir apparaitre sur cet LP quelques une des chansons qui ont fait la renommée de SebastiAn : l’hymne Dog dans une version remasterisée, la ravageuse Motor et la géniale Ross Ross Ross.

SEBASTIAN, ULTIMATE ROCK-STAR ?

Cependant, une certaine déception est ressentie après la première écoute. En tant que fan inconditionnel, j’étais très enthousiaste lorsque j’ai appris qu’il y aurait autant de nouvelles chansons sur l’album. Après un single comme Embody, définissant la nouvelle tournure musicale prise par l’artiste, je ne m’attendais pas à dénicher 8 interludes de 30 secondes. Bien entendu, je n’ai rien contre cette conceptualisation de l’album, ces mini-tracks servant de transitions entre certains morceaux clés de Total, mais je trouve qu’il y en a trop. Seule Water Games amène à la perfection la chanson Total qui est un véritable carnage musicale. Il faut dire que la chanson éponyme de l’album est un véritable pied de nez à l’industrie de la musique : « Regardez, je fais une chanson phénoménalement bourin de 1 min 30, je vous “pisse” dessus parce que je suis hype, je suis SebastiAn ». Un véritable artiste rock’n’roll. Mais alors, les vrais claques musicales, où sont-elles ?

NOUVEAU RITUEL

La déception ne fut évidemment pas mon seul sentiment car cet album prouve une vraie évolution chez SebastiAn. Des chansons comme Prime, Kindercut ou encore Arabest nous montre que le funk et la violence font bon ménage. Bien entendu, la ‘touch’ SebastiAn reste présente dans toutes les chansons de l’album, plus évidente dans un Fried ou un C.T.F.O. que dans un Yes par exemple. Quant à la collaboration avec le chanteur Mayer Hawthrone, c’est une vraie réussite !

Ayant tout d’abord eu une vision plutôt mitigée sur la finalisation de Total, je le considère maintenant comme une œuvre majeure de la scène electro française. Toujours avec ce je menfoutisme jouissif à souhait, la musique de SebastiAn a véritablement muri ces dernières années (BO de Notre jour viendra de Romain Gavras, BO de Steak de Quentin Dupieux, énormément de date en live…..). Pour finir et prouver mes dires, rien de tel que Tetra, une chanson produite en collaboration avec son compatriote Gaspard Augé. Profitez du rituel, et bienvenue dans l’église musicale de SebastiAn.

SebastiAn has always been the evil duck of Ed Banger Records, producing strange nasty sounds in an area where he never was expected. He managed to create his own kind of music, very recognizable thanks to his punchy remixes (The Kills, Kavinsky, The who, RATM, etc…) This spirit is still present on this album, so if you don’t like loud cheeky sound, it’s not the right album for you.

The first thing I found out when I began to listen is a bad feeling: the sensation of having been scammed. Ok, there is 22 tracks on this album, but 8 of them are 30 seconds long. I don’t say that I dislike conceptual album with a few interlude transitions beetween tracks, I just feel like it’s exaggerate here. Still, some of them are well done: I love how he manage to brought the track Total into my ears, thanks to a real trippyWater games interlude.

This LP also welcomes three of the best known production of SebastiAn: Ross Ross Ross, Doggg (in a remastered version) and Motor. The first one, released already 6 years ago, is simply the principale track of the best selling EP of Ed Banger, I guess it can give you an idea. Motor also had to be on this album because it’s the track which represent the real noisy SebastiAn. And Doggg is still the banger track it was. Anyway, he had to include those three cult tracks in his first album, I am really glad he actually did it. Now, what about the rest of the album?

Actually, I will only talk about my top 5 songs. Don’t misunderstand me, the other tracks are not bad, I am just not a huuuuge fan. Fried and Kindercut are very good exemple.

SebastiAn – Embody

Besides being the first official single of Total, Embody is a fucking hit. In total contrast with his original banger production, it seems that the discrete smoker tends into the pop land. With a relatively slow beat, really nice vocals and a dancing electro-house piano, this track prove a real evolution. I almost forgot the saturated synth rare but present which add the little something that make you think : fuck this is SebastiAn.

SebastiAn feat. Mayer Hawthorne – Love in Motion

Love in motion continues in this new Embody style. I really love this track, it’s almost my favorite. Mayer Hawthrone, the american indie god add something groovy to this track. The true soul of SebastiAn is still inside the beat, reminding me the ‘We will rock you’ of Queen.

SebastiAn feat. Gaspard Augé – Tetra

Gaspard Augé, the half of Justice, collaborated with SebastiAn on this song and it feels orgasmic ! Honnestly, if you only listen to the beat, you hear the famous recognizable Justice bass line. The start of the harpsichord at 1:05 is something I wanna hear more often in the actual music industry. Welcome into SebastiAn’s church.

SebastiAn – Prime

This is my favorite track of the album, it’s simple. I have the feeling that Prime isthe most representative track of where is SebastiAn musically speaking. On one side you have the groove, new SebastiAns influences, and on the other side you have this fat turbine which made his reputation.

SebastiAn – Arabest

Arabest is a true disco track, always in this new Disco/vocal cut world. Once again, the challenge was successful for the french producer. Thanks SebastiAn, see you in 2018 for your next EP.

Enjoy

Par Sébastien Belguise