Eldorado, un film de Bouli Lanners

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Dès les premières images d'Eldorado, le spectateur est pris par le fil d’une tension qui frémit tout au long des 85 minutes de ce film à la fois doux et amer, terne et brillant, triste et gai. Pas un moment de répit, pas un moment où l'on se sent éloigné, ni de la tragédie, ni de la comédie de la vie. Inconnus l'un à l'autre, deux solitaires se trouvent embarqués dans un “road trip'”improvisé.
Yvan, un homme d'une quarantaine d'années, un barge vivant en marge, surprend un soir chez lui un jeune voleur toxicomane, le sac à la main et la main dans le sac. Yvan va prendre une série de décisions qui les mèneront tous deux sur la route, à bord d'une Chevrolet bleue '69, pendant deux jours, deux semaines, deux mois ? Difficile à dire, le temps n'est pas défini dans ce no man's land d'une beauté brute, parfois crade. Des prairies, des collines, des maisons perdues, des campings abandonnés, des villages et, enfin, la grande ville.
Dans Eldorado, tous nos sens sont sollicités, le vent devient un acteur à part entière, et tous les sons ont leur rôle à jouer : le crissement des pneus, les gémissements d'un chien blessé, les voix sourdes des passants… À la fin, le spectateur reste avec l'impression étrange que l'important n'était pas de comprendre, mais de prêter toute son attention, et surtout de se laisser embarquer. (J.Y.)
Un film de Bouli Lanners, avec Bouli Lanners, Fabrice Abbe, Philippe Nahon, Françoise Fichery, Renaud Rutten, Didier Toupy — Versus Production


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