R97, de Christian Cailleaux et Bernard Giraudeau

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Au commencement était le verbe, sobre et délicat, puis vint le trait. Christian Cailleaux met admirablement en images les sentiments posés sur le papier par le comédien et écrivain Bernard Giraudeau. Ce dernier nous révèle des souvenirs de marin, sans le dire expressément. Il sera difficile de chercher à savoir si tout ce qu’il relate autour de Théo, un jeune matelot qui fait son premier tour du monde à bord de la Jeanne d’Arc, correspond à des situations vécues par lui-même ou par ses amis, mais il nous fait vivre son récit avec intensité. À mi-chemin entre création cinématographique et picturale, le scénariste et son dessinateur alternent rythme soutenu et instants de pause — de pose ? —, pour des effets qui provoquent plastiquement chez le lecteur d’étranges secousses de sensualité. Nourri à Stevenson, Melville et Conrad, Théo part à la rencontre des pays lointains, il découvre les femmes, l’amitié, la tendresse et l’amour ; il naît à la vie, et nous naissons avec lui. (E.A.)
De Christian Cailleaux et Bernard Giraudeau, Casterman


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